aurelie
Bonjour,
Je souhaiterais savoir s'il y a accord du participe passé dans les cas suivants :
Il l'a rendu(e) folle.
La vie qu'elle a vécu(e).
Les trente années qu'elle a vécu(es).
Merci.
Laetitia
Il l'a rendue folle.
La vie qu'elle a vécue.
Les trentes années qu'elle a vécues.
Isabelle54180
Bonjour,
J'ai un souci avec l'accord du verbe subir dans la phrase suivante : les registres protestants existent en nombre bien moins important et ce en raison de l’histoire tourmentée qu’a subi la religion réformée.
Faut-il laisser subi tel quel ou lui ajouter un e à cause de l'histoire tourmentée placée avant ?
Merci de votre aide
Isabelle
[supprimé]
Bonjour
Je pense qu'il faut mettre un e a subi car le cod est placé avant ce verbe. J'espère du moins ne pas vous induire en erreur.
Edy
Bonsoir !
Les trentes années qu'elle a vécues.
Je suis obligé de rectifier : → qu'elle a vécu.
(Modestement et avec courtoisie !)
MOTIF
Lorsque le verbe exprime la durée (vivre), la distance (courir), la valeur (coûter) ou la mesure (peser), le participe reste invariable.
Le complément n'est d'ailleurs pas un COD mais un CC. Bizarre ?
- Les dix minutes que j'ai attendu.
→ Les dix minutes pendant lesquelles...
Exemples :
- Les cinquante ans que j'ai vécu.
- Les nombreuses années qu'il a vécu.
- Les cent euros que cela m'a coûté.
- Les cent mètres que j'ai couru.
- Les années qu'il a régné / souffert.
- Les cent kilos qu'il a pesé.
Mais on fait l'accord avec le COD antéposé lorsque le verbe est employé transitivement :
- Les factures que j'ai attendues.
- Les soucis que j'ai vécus (= soufferts).
- La vie heureuse qu'il a vécue.
- Les efforts que cela m'a coûtés.
- Les marchandises qu'il a pesées.
On est parfois sur le fil du rasoir :
- Les cent euros que j'ai dépensés / pariés / perdus / gagnés.
- Les cinq années que j'ai passées en Amérique.
- La nuit que j'ai couché à la belle étoile.
- Les dix années de misère qu'il a vécues.
Mais :
- Les dix années qu'il a vécu.
J'espère que je ne me suis pas fourvoyé ; je vous écris à livre ouvert.
Que de subtilités, dira-t-on !
Enfin, jusqu'à l'adoption aléatoire d'une réforme, il faut bien s'en accommoder...
Edy
Bonsoir !
SUBIE
Simplement pour faire remarquer que le COD antéposé n'est pas "l'histoire tourmentée" mais le pronom relatif QUE, lequel représente cet antécédent.
Je me demande si vous auriez hésité s'il n'y avait pas eu inversion du sujet et du verbe :
→ en raison de l'histoire tourmentée
QUE
la religion réformée a subie.
[supprimé]
Bonjour !
Je voulais savoir si l'orthographe était bonne :
"Les échos que l'on m'en a donné"
Je ne mets pas de "s" parce que le "en" (peut-on me donner la fonction de ce "en" ? C.O.S ?) est toujours invariable ?
Merci d'avance !
Edy
Bonjour aussi !
"Les échos que l'on m'en a donné."
Extrait de la grammaire
Le Robert et Nathan :
"Selon la plupart des grammairiens, le participe passé précédé de EN (ayant valeur de COD antéposé) reste invariable. Néanmoins, dans l'usage, l'accord a souvent lieu.
* J'ai ramassé des crevettes. J'en ai ramassé(es)."
Grevisse exprime la même opinion et donne quelque 34 citations : 14 avec l'invariabilité et 20 avec l'accord.
Les instruction officielles Haby de 1976 disent aussi : "L'usage admet l'un et l'autre accord." Comprenez : invariabilité ou accord.
MAIS le EN de votre énoncé n'est pas un COD ; c'est un complément indirect, et plus précisément un CC (certains y verront un COI) :
→ Les échos qu'on m'a donnés de cela / au sujet de cela.
Il doit donc rester sans effet quant à l'accord.
Par conséquent, vous ferez l'accord avec le pronom relatif QUE antéposé, et, à travers lui, avec son antécédent LES ECHOS.
Grevisse donne un exemple dans le même sens :
* Il retournait contre sa mère les armes qu'il EN avait reçuES. ( Romain Rolland. Jean-Christophe)
(= les armes qu'il avait reçues D'ELLE.)
[supprimé]
Merci beaucoup pour la clarté et la rapidité de votre réponse. Mais alors,
"des pâtes, j'en ai pris" ?
Edy
Bonsoir !
EN est, dans votre énoncé, un vrai COD antéposé, qui représente le nom pâtes (mis en emphase).
Comme je l'ai dit, vous avez donc le choix : pris ou prises.
Mais, comme il s'agit de pâtes, c'est-à-dire d'un substantif non comptable, je donnerais la préférence au singulier : pris.
* Des nouilles, j'en ai souvent mangé, à cause de mes fins de mois qui commencent le quinze.
Les meilleurs auteurs se font parfois piéger.
Grevisse cite Barrès :
* En ai-je VU jetéS à terre par les politiciens de ces courageux officiers !
Effectivement, le voisinage de vu et de jetés a l'air d'une fausse note.
Sauf respect, j'aurais écrit vus et jetés pour ne pas avoir une discordance.
[supprimé]
Un énorme merci ! Les plus grands font donc des fautes : quel espoir !
[supprimé]
Bonsoir tout le monde. N'est-ce pas un peu redondant "les échos que l'on m'en a donné"? puisque le COD est déjè exprimé"échos"? Ça serait plus logique de dire "des échos, l'on m'en a donné", avec virgule après le COD. Je demande, je ne dis pas que c'est correcte comme ça. Quelqu'un peut me répondre? Merci.
Edy
Bonjour, Alice !
Les échos que l'on m'en a donnés...
Refaisons l'analyse :
- Les échos : sujet d'une suite implicite (par exemple, sont inexacts).
- Que : pronom relatif, dont l'antécédent est "les échos".
- En : pronom personnel adverbial équivalant à "de cela".
→ Les échos que l'on m'a donnés de l'événement sont inexacts.
En n'est donc pas un COD ; il n'intervient pas dans l'accord.
Seul "que" est COD de la relative ; et, comme il est antéposé, il entraîne l'accord du participe passé avec lui et, à travers lui, avec l'antécédent masculin pluriel "les échos" ; donc, donnés.
Il n'y pas de redondance, puisque "en" ne représente pas "les échos".
Pas de redondance non plus entre "les échos" et "que".
L'énoncé est, en réalité, la transformation de deux phrases simples :
* Les échos sont inexacts.
* On m'en a donné les échos.
→ Les échos QUE l'on m'en a donnés sont inexacts.
Par contre, votre transformation est exacte, mais elle a un autre sens :
* Des échos, l'on m'en a donné(s).
Dans votre énoncé, vous avez mis "des échos" en emphase, vous l'avez fait justement fait suivre d'une virgule, et EN est bien ici un COD qui représente "des échos".
Avec EN, vous avez le choix d'accorder le participe passé ou de le laisser invariable.
Est-ce que nous nous sommes bien compris ?
Bonne journée !
Edy
[supprimé]
Bonsoir Edy,
J'ai trouvé dans un jeu instructif sur le site ORTHONET, la phrase suivante qui, de prime abord, me semble erronée : "Les ennuis que t'a valus ton erreur". Vos explications détaillées bcp plus haut confirment mon impression, n'est-ce pas ?
Merci d'avance !
Edy
Bonsoir Christineh !
Désolé, mais Orthonet a raison.
Le participe passé reste invariable lorsque le verbe VALOIR exprime la valeur :
* Les mille francs que cela a valu.
Cela a valu COMBIEN ? Que est un CC, et seul un COD (antéposé) peut influer sur l'accord.
Il s'accorde lorsque valoir signifie faire obtenir, apporter.
* Les compliments que cela lui a valus.
Cela lui a valu QUOI ? Cela lui a apporté QUOI ? Que est un COD.
Donc : Les ennuis que t'a valus (apportés) ton erreur.
[supprimé]
Merci Edy, c'est limpide !....
L'exemple des compliments a en plus un effet psychologiquement convaincant que celui des ennuis n'a pas!!
Edouard
Edy,
Dites-moi s'il vous plaît si j'ai juste...
Silvie : « Tu me donnes jamais rien ! »
François : « Au contraire, ma chérie. Je t'ai donné beaucoup. »
J'ai beaucoup discuté avec ma patronne sur le rapport entre la qualité de service et la satisfaction des clients. Je lui ai expliqué que je ne suis pas du tout d'accord avec sa politique là-dessus.
Merci d'avance pour votre aide.
Édouard :)
Edy
Bonsoir, Edouard !
Vos participes passés sont bien accordés : les COD (d'une part le pronom indéfini beaucoup et d'autre part la subordonnée complétive en QUE) sont placés après.
Puisque vous hésitez, je vous rappelle la règle : lorsqu'il est conjugué (ou auxilié) avec AVOIR, le participe passé est invariable :
1- soit qu'il n'y ait pas de COD,
* Elles (je suis désolé de choisir un féminin : c'est pour le problème de l'accord) ont DEBUTé avec leur seule intelligence ; autant dire rien.
2- soit que le COD soit placé APRES (en postposition).
* Depuis que je suis marié, je n'ai jamais MIS LES PIEDS dans une autre femme. (Alfred Capus)
Mais si le COD est placé AVANT (en antéposition), le PP s'accorde avec lui en genre et en nombre.
Cela se produit dans TROIS situations :
1 pronom personnel COD,
* Ma montre ? C'est mon grand-père qui me L'a VENDUE sur son lit de mort. (Woody Allen)
Accord avec le COD L', donc avec "ma montre", l'antécédent.
2 pronom relatif QUE,
* La sainte femme QUE vous m'avez CHOISIE en pénitence de mes fautes. (Raymond Devos parlant à Dieu)
Accord avec le COD QUE, donc avec "la sainte femme", l'antécédent.
3 phrase interrogative ou exclamative.
* QUELLE TEMPERATURE MOYENNE m'auriez-vous ATTRIBUEé si j'avais eu la tête au four et les pieds au frigidaire ?
Accord avec le COD en tête de phrase, objet de l'interrogation partielle.
(Partielle parce qu'elle porte sur un objet et qu'on ne peut pas répondre par oui ou par non, cas de l'interrogation totale.)
Bonsoir !
Edy
Edouard
Bonjour, Edy.
Mille mercis pour une explication approfondie !
Ed
[supprimé]
Edouard a écritEdy,
Dites-moi s'il vous plaît si j'ai juste...
Silvie : « Tu me donnes jamais rien ! »
François : « Au contraire, ma chérie. Je t'ai donné beaucoup. »
J'ai beaucoup discuté avec ma patronne sur le rapport entre la qualité de service et la satisfaction des clients. Je lui ai expliqué que je ne suis pas du tout d'accord avec sa politique là-dessus.
Merci d'avance pour votre aide.
Édouard :)
Je t'ai donné beaucoup : le pronom complément est ici indirect (j'ai donné A qui ? A toi ) il ne peut donc s'accorder avec le participe passé - contrairement à : Marie ? oui, je l'ai vuE : ici le complément est direct / pas besoin de préposition (j'ai vu qui ? Marie), il peut ainsi s'accorder avec le participe passé.
Ainsi, les deux accords étaient justes, félicitation !